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dimanche, juillet 27, 2014

444_ Sous le pont la mort au bout



 
Reportage: TF1 journal du 20h Julien Arnaud, le 16 juillet 2014

Cette vidéo est disponible aussi ici:


 
ou ici:

https://www.youtube.com/watch?v=N3f4ipzHXpM
(NON: Youtube l'a supprimée à cause du poème incrusté)




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TF1_20h_ 16072014

TF1_20h_ 16072014

TF1_20h_ 16072014

Photo Reuters_ Stringer_ 16072014



-->Ahed Atef Baker, 10 ans, Zacharia Ahed Baker, 10 ans, Mohamed Ramez Baker, 9 ans, et Ismaïl Mohamed Baker, 11 ans. _________________________________

 
Sous le pont la mort au bout

Des enfants tournent autour de la fontaine
D’eux tout autour
Flotte comme une belle aubaine
Au large des uniformes chargés de haine 
Dans leur misère intérieure
Des montagnes de laideur


Les mômes jouent sur la plage près du palace
Loin des voyous
Qui du navire menacent
Ils ajustent la ligne de mire, les rapaces 
Dans leur misère intérieure
Des montagnes de laideur


La douleur des enfants déchiquetés monte
Dans le ciel bas
Dans le navire de la honte
On compare la dextérité, on confronte
Dans leur misère intérieure
Des montagnes de laideur


Dans le navire les démons dansent et chantent
Ils ont semé         
La mort d’âmes innocentes
Devant télés, et ambulances hurlantes
Dans leur misère intérieure
Des montagnes de laideur

Sur la plage des pêcheurs on ne joue plus
Le sable et le ballon sont orphelins
Des bambins de la plage rouge de Gaza
Les bombes des marins les ont écharpés
Dans leur misère intérieure
Des montagnes de laideur.

Ahmed Hanifi
Marseille, le 18 juillet 2014


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C'est une sorte de pastiche de « Sous le pont Mirabeau » de Guillaume Apollinaire dont on célèbrera le centenaire en novembre prochain.
Seul indice le titre, les rimes aussi ainsi que le nombre de pieds (11/4/7/11/7/7), hormis la dernière strophe.

Tout est parti de cette information :


 
Vidéo TF1- 9° jour des bombardements- 4 enfants tués par l'armée israélienne

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A Gaza, quatre enfants tués dans un bombardement israélien sous les yeux des journalistes
Le Monde.fr avec AFP | 17.07.2014 à 04h31 • Mis à jour le 17.07.2014 à 11h41
Est-ce la bavure de trop ? Mercredi 16 juillet, au neuvième jour des bombardements israéliens contre le Hamas dans la bande de Gaza, Israël avait demandé à 100 000 habitants d'évacuer leur domicile. Ces mises en garde n'auront pas suffit à éviter le pire.
_ Quatre enfants ont été fauchés par un missile sur une plage très fréquentée de Gaza, à quelques centaines de mètres d'hôtels où logent des journalistes occidentaux.
Ces derniers ont rapidement témoigné du drame. Jonathan Miller, de la chaîne britannique Channel 4, a décrit le déroulement des faits à l'antenne et sur son compte Twitter. Le correspondant du Guardian, Peter Beaumont, celui de NBC News, Ayman Mohyeldin, et un photographe du New York Times, Tyler Hicks, ont fait de même.
Tous expliquent que le groupe d'enfants se trouvait sur cette plage de pêcheurs pour jouer au football, confirmant des photos prises par une agence de presse locale, Media24. Un premier missile israélien a d'abord touché, peu après 16 heures (14 heures à Paris), une cahute sur la digue du port de pêche de Gaza. Des images filmées par TF1 quelques instants plus tôt montrent des navires de guerre israéliens croisant au large.
L'un des enfants meurt sur le coup de cette première frappe, explique le New York Times. Alors que les autres garçons se mettent à courir, une deuxième frappe atteint le groupe, et en tue trois autres. Les survivants, blessés, vont chercher de l'aide, alors que des Palestiniens adultes partent à la recherche des victimes.
« Les gamins terrifiés remontent la plage en criant » raconte l'AFP. Trois d'entre eux sont couverts de sang et commencent à être soignés sur la terrasse de l'hôtel Al Deira, au milieu des journalistes.
« J'ai mal, ma poitrine brûle, ma poitrine brûle », crie l'un d'eux. Une des victimes se tient le ventre en hurlant avant de s'écrouler et d'être transportée à la hâte vers les secours par le personnel et les journalistes, dont celui du Guardian, qui se dit très choqué. Une autre ambulance emporte aussi un homme dont la jambe a été arrachée.
« ILS ONT COURU À LA MORT »
Au total, quatre enfants (deux âgés de 10 ans, un de 9 ans, l'autre de 11 ans) ont été tués et au moins cinq autres ont été blessés dans ces frappes, selon le responsable des services des urgences à Gaza. Les victimes sont des cousins d'une seule et même famille de pêcheurs, les Bakr, « très connus à Gaza » selon France Info.
Le photographe de NBC News était présent au moment où une mère a appris la mort de ses enfants. « L'horreur », décrit-il, avant de poster la photo de cette mère (ci-dessous), et une vidéo d'elle traumatisée, déambulant en criant au milieu des journalistes.
Les corps des quatres garçons « brûlés et déchiquetés » selon l'AFP, ont été aussitôt amenés à la mosquée voisine avant les funérailles. Ils ont été enterrés enveloppés dans le drapeau jaune du Fatah, le mouvement nationaliste du président Mahmoud Abbas.
ENQUÊTE EN COURS
Peu après les faits, l'armée israélienne a publié un communiqué reconnaissant sa responsabilité. « Nous enquêtons consciencieusement sur l'incident en question », dit le texte, qualifiant la mort des enfants de « tragique » mais en réaffirmant avoir ciblé des « terroristes du Hamas ».
Selon le New York Times, la mort de ces jeunes enfants est déjà devenue le symbole des victimes civiles palestiniennes liées à l'opération militaire « Bordure protectrice ». Depuis le 9 juillet, 222 Palestiniens de Gaza sont morts dans les bombardements, et plus de 1 600 personnes ont été blessées, selon le dernier bilan des services d'urgence palestiniens.



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Gaza : ce que l'on sait de la mort des 4 enfants palestiniens sur la plage
Publié le 17-07-2014 à 08h37
Bavure ? Les frappes israéliennes, qui ciblent le Hamas, ont tué quatre enfants sous les yeux de journalistes. Israël enquête.
Deux déflagrations sèches, de la fumée, des cris. Quatre enfants palestiniens ont été tués mercredi 16 juillet après-midi sur une plage de Gaza par des frappes israéliennes, sous les yeux de journalistes. La bavure de trop de l'armée israélienne ? 
Comment les enfants sont-ils morts ? 
Une première frappe a touché peu après 16 heures (14 heures en France) une cahute de pêcheurs sur la digue du port de pêche de Gaza. L'un des enfants meurt sur le coup.
Une deuxième frappe atteint le groupe et en tue trois autres. Les gamins terrifiés, certains ensanglantés, remontent la plage en criant pour se réfugier dans un hôtel, à 200 mètres de là, où résident des journalistes, raconte l'AFP.
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jeudi, juillet 24, 2014

443_ COMBAT POUR LA LIBERTE et DEONTOLOGIE


A travers ce texte je soulève deux points importants à mes yeux : le premier concerne la perception par les officiels et la presse français de la guerre « Israélo-palestinienne », le second est une mise au point quant au soutien à accorder ou non au peuple de Palestine.

En France les crimes commis par Israël sont officiellement et comme souvent condamnés du bout des lèvres, lorsqu’ils ne sont pas tacitement appuyés, comme l’a fait le président Hollande lors d’une récente déclaration dans laquelle il a appelé l’Etat colonialiste à « prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces (palestiniennes). » Son Premier ministre n’est pas en reste lui qui clamait sur radio Judaïca il y a quelques années qu’il était « lié de manière éternelle à l’Etat d’Israël ». De manière éternelle, sans condition donc. D’autres hommes politiques ont manifesté aussi leur veulerie. Qu’ils soient de droite ou du parti socialiste.
La presse publique ou privée dans son ensemble ne joue pas, tant s’en faut, son rôle de passeur d’information objective. Son parti pris, intelligemment démontré et démonté par Acrimed, aujourd’hui mais hier aussi, est manifeste lorsque par exemple elle reprend des termes comme « Tsahal » ou lorsqu’à la radio on évoque le Hamas en le nommant « Khamas », mimant les Israéliens qui utilisent délibérément ce terme hébreu (Khamas) fortement connoté négativement (« voleur »- cf Ayman E.K.). La presse prend parti lorsqu’elle met sur le même pied d’égalité agresseur et agressé, colonisateur et colonisé. Lorsqu’elle interroge des citoyens israéliens qui justifient en bon français l’agression de leur Etat alors même qu’elle ne trouve aucun Palestinien parlant cette langue. Dans ses justifications, intellectuellement malhonnêtes, elle évoque « la neutralité ». Elle prend parti aussi lorsque, comme récemment, sur les centaines de milliers de manifestants pacifistes à travers toute la France, elle met en avant les saloperies (c’en sont) d’une poignée d’individus antisémites, dont certains (photographiés) n’appartiendraient même pas à la manifestation, et en faire un point de fixation. Elle prend parti dès lors qu’à la suite de ces ignobles (et très peu nombreuses) attitudes, elle se détourne des massacres israéliens pour enclencher sur « le nouvel antisémitisme en France » –à la remorque du Crif, de ses lobbies, du 1° Ministre et d’autres leaders politiques foncièrement pro-israéliens. Nous connaissons depuis longtemps la chanson. Il ne s’agit point de renier l’antisémitisme en France qui est le fait de ces jeunes désaxés se disant musulmans, ni de celui plus franchement ancré dans ce pays, j’entends l’antisémitisme « franchouillard » ou « souchien » et bien blanc donc. Celui des grandes villes, des villages, des montagnes du nord et du sud. Cet antisémitisme existe depuis des lustres, même s’il a reculé depuis la fin des années soixante. Il ne s’agit donc pas de renier ces antisémitismes, non, il s’agit de montrer comment une certaine presse et certains hommes politiques évidemment, peuvent aisément s’extraire d’un sujet brûlant qu’ils ne veulent pas aborder de front pour ouvrir un autre sujet qu’ils jugent politiquement et financièrement plus « portable, rentable ».
Aujourd’hui cette presse se détourne des massacres israéliens pour traiter en Une « le nouvel antisémitisme » donc. En arrière-plan elle commente ces manifestations qu’elle appelle « pro-palestiniennes » et non des manifestations contre les crimes commis par Israël, ce qu’elles sont (photos d’enfants notamment par dizaines). Jusqu’à faire des Unes de ces dérapages et « passer à autre chose », forcer les regards vers d’autres directions que Gaza. Les 700 assassinats (mille ou trois mille demain) ne sont que des chiffres. En tant que tels ils passeront par pertes et profits, comme l’ont été les milliers de morts palestiniens de 2012, 2008, 2006 et d’avant. « C’est la guerre » écrivent les journalistes. Ils n’écrivent pas, ou si peu, que c’est une occupation coloniale. La presse comme les officiels évoque la « défense » d’Israël et met en avant trois « assassinats du Hamas qui ont enclenché la guerre ».  Comme par le passé elle pointe un fait divers et évite de parler d’occupation des terres palestiniennes depuis 1967 ou du blocus de Gaza depuis plus de sept années.

En Algérie, c’est le second point, je déplore et dénonce certains écrits et déclarations qui, d’une certaine manière et objectivement, veulent faire l’impasse sur le soutien des populations au peuple palestinien au prétexte qu’il y a d’autres combats qui n’ont pas été menés ou qui sont à mener. Une injonction est ainsi adressée (parfois teinté d’arrogance à partir d’un bureau de rédaction, d’une terrasse de café ou d’une page de réseau social). En somme nous sommes enjoints de hiérarchiser les luttes. Faut-il que chacun apporte les justifications personnelles, idéologiques, de proximité, etc avant de se lancer dans tel ou tel combat ? Et à qui faut-il qu’il les présente ces justifications? Quel gâchis ! A ce jeu, pas très sain admettons-le, je pourrais à mon tour poser ces questions : Qui en Algérie a soutenu la lutte des peuples amérindiens ? qui a soutenu les minorités chinoises ? et les étudiants de Tien An Men ? qui a dénoncé les exactions commises en Afrique noire, les condamnations à mort en Turquie hier, aux Etats-Unis hier et aujourd’hui ? qui a dénoncé les disparitions forcées au Chili hier, en Algérie récemment ? qui soutenait les minorités en Algérie avant le grand déballage ? qui s’est tranché derrière un clan ou un autre plutôt que d’exiger une démocratie réelle (avec ses droits, ses devoirs et limites) accessible à chacun, quelles que soient ses croyances ou ses proximités idéologiques dès lors qu’elles n’outrepassent pas les règles édictées ? qui est au four et au moulin, qui… ? Nous n’avons pas besoin d’ultimatum, de mise en garde ou d’indexation. S’il le voulait, le passé de chacun parlerait pour lui. Non vraiment, si c’était un jeu de plume et de papier et non de drames qui se nouent, qui se jouent, je dirais que cela est trop facile, trop futile et trop ridicule. Mais, il y a mort d’innocents, de résistants.
Défendre le droit à la vie, le droit à un espace vital, en l’occurrence aujourd’hui pour les Palestiniens est un grand honneur et une obligation pour tous les hommes épris de liberté et de justice. Tout le reste n’est que littérature de chiens écrasés.

Ahmed Hanifi,
Marseille, le 24 juillet 2014
Dernier roman : La folle d’Alger, ed L’Harmattan.

dimanche, juillet 20, 2014

442_ 5° FESTIVAL DE POESIE DE SETE

 
Sète_ Festival Poésie- Sa 19 07 2014_ Norbert Bugeja_ Malte



Depuis vendredi 18 et jusqu’au 26 juillet 2014 la ville de Sète, la ville de Georges Brassens (1921_1981)
 
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abrite la 5° édition du festival de poésie contemporaine « Voix Vives, de méditerranée en méditerranée ».  
 
Sète_ Festival Poésie- Sa 19 07 2014_ Dani Orviz_ Espagne


Alors que sur une plage de Gaza des enfants sont pris pour cible, assassinés par « Tsahal » (comme aiment à dire avec affection les médias français aux ordre), 
  
Un poème spontané, collé sur un mur à proximité de "la palce des Livres"

alors que la ville croule sous les bombes israéliennes, que le monde courbe honteusement l’échine, le poète tente avec ce qu’il a de plus cher, les mots de « rendre le monde habitable »



 650 rendez-vous figurent au programme avec la présence de plus de cent poètes du monde de la Méditerranée. Les plateaux ont été posés autour de la Grande rue Haute, de la rue Villaret Joyeuse, de la place du Pouffre…

Parmi les poètes que j’ai entendus (devant un public parsemé, dommage) il y avait Miloud Hakim et Hamid Tibouchi d’Algérie_ Dominique Massaut de Belgique_ Dani Ortiz d’Espagne_ Theoni Kotini de Grèce_ Bassem Al Meraiby et Salah Faik d’Irak_ 

Sète_ Festival Poésie- Sa 19 07 2014_ Salah Faik_ Irak


Nasreddin Elgadi et Farag Alarabi de Libye_ Salah Boussrif du Maroc_ Mico Cvijetic de Serbie.



J’ai (pardonnez-moi) ajouté à ces poésies internationales quelques-uns de mes propres textes…
Le festival continue donc jusqu'au 26 juillet. 

 
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Vanité



Les mythes combinés et encensés

Par des derviches escamoteurs

Inféodés au mensonge

Imprègnent notre réalité

Sans autre forme de procès.

Ils aggravent les sillons de nos illusions

Nous empêchent d’escalader nos Everest

Pour mettre à nu leurs turpitudes

Et nôtre indignité.

Nos vérités ont largué les amarres

Nous ont abandonnés.

Au-delà de la ligne d’horizon

Aux confins de notre humanité

Elles pointent la profondeur de nos vanités

Erigées en mode de vie.



A. Hanifi
A Sète le 19 Juillet 2014

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L’ailleurs et l’ici



Lorsque mon regard brillera au-delà de ma lucarne

Lorsque mon ouïe s’étendra au-delà de ma muraille

Lorsque ma main s’offrira à l’horizon

Lorsque ma porte sera déverrouillée

Lorsque le sel de mon humeur

Tolèrera la douceur de l’ailleurs

Alors l’ailleurs et l’ici

Les montagnes et les océans

Les confins et les nombrils du monde

Se confondront dans une chaleureuse étreinte

A. Hanifi
Marseille Juillet 2014
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Tourment



Je crains mes cruels rêves

Engluée dans mon délire

Leur folle injonction perdure

Il me faut suivre leur ordre



Faut-ils qu’ils se soulèvent

Que la lumière se retire

Et qu’éclate à leur bordure

En mon âme le désordre



Sous l’inflexible glaive

Il me faudra bien choisir

Sous leurs abjectes procédures

Abdiquer ou les tordre                  


A. Hanifi
Avril 2014

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Dualité



L’homme qui n’a pas

Au moins une fois dans sa vie

Froissé le voile qui comprime ses turpitudes

N’a pas perforé, lézardé, entrouvert

L’enveloppe

Sous quoi se terre l’obscénité

Tellement humaine

Pour que, le temps d’une respiration,

De deux,

Il éructe quelque abjection

Nécessaire parfois

Pour dire non

Ne pas avancer

Bouche fermée

Echine courbée

Parce que les bons mots, la bienséance

Ou l’intelligence

Sont par l’adversité

Proscrits en certaines circonstances

Cet homme est-il fait de ses semblables ?



A. Hanifi
Marseille, mai 2014

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