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dimanche, décembre 15, 2013

420- Ya M'raya


Ya Mraya.

Les premières notes
Coulent du cœur de la caisse
Lampe merveilleuse
Cordes pincées.

Un parfum suranné
Ensorcelle mon verre de thé à la menthe.
Il tremble, vacille.
Une voix épurée suit,
Chevauchant le tapis harmonique.

Younès Megri- Ya M'raya, années 70- 
Vidéo: merci Akram Massinissa 

Elles remontent ensemble 
Mon biscuit, ma madeleine,
 La nuit blanche de mon être.

 
Douleur et corps se déchiquetaient alors.
Pour quelque dépouille pour l’une,
Un instant de répit pour l’autre.
Adolescence enceinte par l’implacable
Et inhumaine douleur affligée par les sept Cieux.
Corps liquéfié.
Pas de rémission pour l’itim’.

Pourtant.
Ya Mraya, Ô miroir, Ya Mraya,
Cette voix complaisante
Qui tangue au dessus du verre enflammé,
Extirpe du cœur de la lointaine affliction,
L’autre temps,
Répit disais-je
En arrache le temps de l’insouciance.
De la joie et de la révolte mêlées.

Car la vie glanait alors,
Dans les interstices du néant
Envers et contre tout,
Contre toutes les douleurs,
Inacceptables et révoltantes douleurs
Quelques pépites bon gré mal gré,
Les copains d'abord
Carricos et pitchaks
Ou Cueva del agua,
Aïn-Franin et Yoyo, la blonde Yoyo
 
Le temps, à seize ou vingt ans,
De tous les défis, de tous les possibles,
Le temps où celui de la fusion des éléments
Et des cheveux changeants,
Etait encore inconcevable,
Posé sur l’horizon du ciel
Aujourd’hui rattrapé.



Ahmed Hanifi
Décembre 2013.