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jeudi, août 19, 2010

219- Mort de Tahar Ouettar




Je viens d'apprendre la mort de l'écrivain algérien Tahar Ouettar qui a fait tant couler d'encre. Je regrette le silence de la presse algérienne qui se contenta de quelques lignes.

Quelque très discutable qu'ait pu être son attitude (condamnable) vis à vis des intellectuels algériens francophones, quelque puisse être notre désaccord avec lui, il n'est pas correct de passer sous silence son décès et ses écrits (il est arabophone) en se contentant du strict minimum. Tahar Ouettar est un écrivain qui a marqué la littérature algérienne. Nombreux sont ses romans qui ont été traduits en français. Cette attitude de la presse algérienne fortement partisane relève de la vengeance (basse) qui ne l'a pas abandonnée et de la puérilité. Elle ne joue pas son rôle d'information.
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L'écrivain algérien Tahar Ouettar est décédé jeudi à Alger à l'âge de 74 ans des suites d'une longue maladie, a annoncé officiellement par l'agence APS, qui cite des sources familiales.
La mort de Tahar Ouettar, née en 1936 à Sedratta, dans le département de Batna, à 420km à l'est d'Alger, survient suite à une longue maladie qui l'a conduit à des séjours réguliers dans un hôpital parisien, où il suivait des soins après une intervention personnelle du président Abdelaziz Bouteflika.
Tahar Ouettar était l'un des auteurs algériens en langue arabe les plus prolifiques. Parmi ses romans, figurent "Al-Laz", "Zilzel" (séisme, NDLR), "Le pêcheur et le palais", "Noces de mulet", ou encore "Romana". Au théâtre, on lui doit "Sur l'autre rive" ou "Le fugitif". Tahar Ouettar est aussi l'auteur de nouvelles comme "Les martyrs reviennent cette semaine" et "Fumée dans mon coeur".
Il présidait également une association culturelle, "Al Djahizia", du nom du poète arabe Al Dajhiz (776-868), qui décerne chaque année un prix pour les jeunes écrivains et poètes du monde arabe.
Tahar Ouettar était aussi connu pour ses talents de polémiste, prenant position dans la presse sur des questions politiques. Il était notamment l'adversaire des écrivains algériens francophones, qu'il accusait d'être "les vestiges du colonialisme".
AP 12 août 2010
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Algérie -
Article publié le : samedi 14 août 2010 - Dernière modification le : samedi 14 août 2010

Algérie : l'écrivain Tahar Ouettar inhumé vendredi à Alger

Par RFI



Le célèbre écrivain arabophone Tahar Ouettar, décédé des suites d’une maladie, a eu droit hier, vendredi 13 août 2010, à des obsèques officielles au cimetière d’El Alia, dans la banlieue est d’Alger. L’oraison funèbre a été prononcée par le ministre des Affaires religieuses. Le président du Sénat, le secrétaire général du parti FLN (le Front de libération nationale) et plusieurs membres du gouvernement étaient présents.
C’est un « pionnier du roman et un des illustres écrivains » de l’Algérie qui s’en va, a souligné le président Bouteflika dans son message de condoléances à sa famille.
Tahar Ouettar a laissé une série d’ouvrages littéraires en arabe dont plusieurs ont été traduits dans diverses langues dont le français, parmi lesquels Les martyrs reviennent cette semaine, Noces de mulet et L’As.
Issu d’un milieu modeste, Tahar Ouettar - qui a notamment étudié à la Zeitouna de Tunis -, était à l’indépendance commissaire du parti FLN (Front de libération nationale) , avant de devenir journaliste, puis de basculer complètement vers l’écriture. Il a été directeur général de la radio au moment de l’ouverture démocratique en 1990-1991.
Tout en écrivant, il animait une association littéraire « al-Djahidia ». Homme de culture, il était aussi polémiste et provocateur. En 1993, après l’assassinat du journaliste et écrivain francophone Tahar Djaout, il avait déclaré que « c’est une perte pour sa famille et pour la France ». Ces propos avaient fait scandale. Avant de mourir d’un cancer, Tahar Ouettar, s’était fait soigner en France durant des mois.

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Ultime hommage
Un ultime hommage a été rendu vendredi au palais de la Culture à Alger à l’écrivain Tahar Ouettar décédé jeudi à l’âge de 74 ans des suites d’une longue maladie. Etaient présents à cet hommage, Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, Abdelaziz Belkhadem, ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République, ainsi que Khalida Toumi, ministre de la Culture. De nombreuses personnalités du monde de la culture, des amis et des proches du défunt étaient également présents à cette cérémonie. "La disparition de Tahar Ouettar est une perte, non seulement pour sa famille, mais pour la nation tout entière. C’est en nous inclinant devant sa dépouille que nous réalisons le grand vide que son départ a désormais laissé", a indiqué M. Belkhadem. La ministre de la Culture a, pour sa part, mis en évidence le fait que le défunt était une "véritable école " qui a inspiré les créateurs, les étudiants et les chercheurs arabes et étrangers. Elle a rappelé que les œuvres de Tahar Ouettar ont été traduites dans de nombreuses langues étrangères, ce qui atteste du respect qu’on lui voue et de la place qu’il occupe dans la littérature mondiale.
De leur côté, des hommes de lettres et de culture ont salué l’œuvre de Tahar Ouettar qui a marqué de son empreinte la scène culturelle nationale. Pour Larbi Ould Khelifa, président du Conseil supérieur de la langue arabe, Tahar Ouettar était un intellectuel qui prenait en charge les attentes du peuple et qui a beaucoup donné à la langue arabe. Citant quelques-unes des œuvres du défunt, l’écrivain Amine Zaoui, a, quant à lui, insisté sur le fait que Tahar Ouettar était considéré comme un ambassadeur culturel de son pays et quelqu’un qui a grandement contribué à faire connaître la littérature algérienne.
Ouassini Laâredj a, lui, relevé que Tahar Ouettar n’a jamais fait preuve d’indifférence face aux questions qui se posaient avec acuité dans son pays. "Une fois l’émotion passée, nous nous devons de réfléchir à une méthode à même de faire perpétuer l’immense héritage légué par le défunt", a indiqué M. Laâredj.
Considéré comme l’une des figures littéraires incontestables de l’Algérie, Tahar Ouettar a fondé en 1989 l’association culturelle Al Jahidya. Il a reçu plusieurs prix et distinctions, dont notamment le prix Sharjah de la culture arabe décerné par le comité exécutif de l’Unesco. Parmi les ouvrages célèbres de Ouettar, il y a "Al-Zilzal" (1974), "Les noces de mulet" (1988) et "Les martyrs reviennent cette semaine", nouvelle qui a été adaptée au théâtre et qui a reçu le premier prix du festival de Carthage.
Publié le : vendredi 13 août 2010 | APS
In : http://www.setif.info/article4655.html

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http://www.algerie-monde.com/arts-artisanat-cinema-musee-theatre-algerien/ecrivain-tahar-ouettar.html

Tahar OUETTAR, journaliste, et romancier, trouve naturellement sa place parmi les fondateurs de l'avenir littéraire de l'Algérie en langue arabe. Animateur infatigable, il apporte la même fougue aux soirées littéraires que dans ses écrits. Observateur perspicace et impitoyable. Il multiplie les contacts aussi bien autour d'une table de café qu'en parcourant le pays de long en large. Et son art d'écrivain, à celui du céramiste, transfigure le fruit de ses observations.

Son enfance s'est déroulée dans un canton de l'Est Algérien où il a vu le jour en 1936. Ecoutons- le parler lui-même de ses premières années dans le petit village de SEDRATA près de M'DAOUROUCH entre ANNABA et TEBESSA « Je suis né dans un douar de la compagne, d'une famille qui comptait quatre garçons, mon père en a mis deux à l'école de langue française, deux à l'école en langue arabe. J'ai vécu dans la pureté, de l'existence, nourri du spectacle des collines sur lesquelles tombait le crépuscule, jouant de la flûte derrière les brebis et les oies. J'ai été témoin de l'herbisme . Ma mère accouchant toute seule, ma mère encore montant la garde la nuit sur le toit. J’ai saisi le sérieux de la nature et des hommes qui m’entouraient. Dans le coran que j’apprenais par cœur, j’ai reconnu l’éloquence et la beauté. Ceci se passait avant la Révolution ; depuis d’autres facteurs sont venus enrichir ma personnalité ».

Après l’école de M’Daourouch, les études le conduisant successivement à l’Institut Ben Badis « Constantine », puis à la Zitouna de Tunis (début 1954), grand lecteur, il déclare « Je retenais par cœur des œuvres de Jibran Khélil Jibran, de MiKhaïl Nu’yma, ainsi que les poèmes d’Iliya Abu Mabi, " devenu à son tour écrivain, il affirme prendre en considération toutes les écoles, sans s'inféoder à aucune d'elles. Vers 1955, à Tunis, il commence à publier des nouvelles dans les journaux. Une de ses nouvelles-NOUA- revêt une importance particulière d'une part, elle a donné naissance à un film ; d’auteur date du jour où il l’a écrite son adhésion à l’idéologie socialiste et depuis il n’a plus jamais séparé sa tache d’homme et d’écrite et d'écrivain de son engagement politique.

Comme journaliste, Tahar OUETTAR a fondé successivement deux périodiques, en 1962-1963 : « Al-Jamahir », « Al Ahrar », En 1972-1974, anime le supplément culturel « l’hebdomadaire du quotidien-Al-Chaab. Dans l’ensemble de son œuvre, Tahar OUETTAR , tout en visant à la clarté dans le contenu et dans la forme, s’efforce de saisir le réel dans toute sa complexité, sous tous ses aspects économiques….Il passe avec aisance du registre réaliste au registre symbolique, sa force vient sans doute d’une sincérité profonde et de ses convictions.

En 1972-1974, il anime le supplément culturel hebdomadaire du quotidien « AL-CHAAB ».

- Il préside depuis 1989 L’Association culturelle Aljahidhiya

Ses oeuvres:
-Fumée de mon coeur-Nouvelles (Tunis 1962)
-Le fugitif-Pièce de théâtre (SNED1969)
-Les coups-Nouvelles (SNED1971)
-L'AS-Roman (SNED1974)
-Al-Zilzel (Le séisme) Roman (SNED 1974)
-Les martyrs reviennent cette semaine-Nouvelles (Bagdad 1974-Alger1980)
-Noces de mulet- Roman, (Beyrouth 1980)
-Le pêcheur et le Palais-Nouvelles (ENAP 1981)
-Expérience amoureuse- Roman Alger 1989.
-Aimer et mourir à l'ère Harrachite - Roman Alger 1978
-La bougie et les cavernes - Roman Alger 1995
-Le saint Tahar regagne son sanctuaire - Roman Alger 1999
-Printemps bleu-Traduction du recueil de poème « Apprentis du printemps » du poète français Combes.

La plupart de ces œuvres ont été rééditées, soit en Algérie, soit au moyen Orient. Plusieurs fois ont été traduites ; en diverses langues.

Par Marcel BOIS

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