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mardi, décembre 30, 2008

118- Massacres israéliens



Les semailles du sieur Hitler

Abdou B.
Le Quotidien d’Oran 30 décembre 2008

in: http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=5653


« Il n’y a pas de mal plus grand, et des suites plus funestes, que la doléance d’une tyrannie qui la perpétue dans l’avenir ».

(Montesquieu)

Qu’ils soient feints, naïfs ou simplement dus à de l’émotion, les propos et postures des dirigeants arabes sont simplement lamentables et, surtout, donnent aux peuples une lecture amplement déconnectée du réel du monde en ce siècle. Pour perpétrer ces crimes à répétition, un holocauste qui ira jusqu’à son terme planifié, Israël n’a besoin d’aucun feu vert et n’attend aucune sanction éventuelle des maîtres du monde. Puissance nucléaire, l’Etat juif l’a été avec la bénédiction totale des USA et de l’Europe, contre un cahier des charges nulle part écrit et, cependant, respecté par Tel Aviv et ses parrains. L’extermination des Palestiniens se poursuivra jusqu’au dernier résistant, et tous les moyens sont permis, sinon conseillés et modulés, selon les erreurs et les renoncements des Palestinisiens et des régimes arabes qui n’ont strictement aucun rôle à jouer en faveur des victimes de l’holocauste des temps modernes.

Les rôles dévolus à Israël par les puissances qui contrôlent l’Organisation des Nations unies, au sein de laquelle, les régimes arabes font et feront de la figuration tout en jouant des sketchs écrits par de puissants tuteurs, sont connus. Ils sont connus parce qu’ils ont toujours été affichés clairement, et parce que le fondement principal est qu’il ne saurait être question d’un Etat palestinien vivant dans des frontières sûres et garanties par d’éventuelles puissances signataires non arabes. Et parce que la paix dans une région stratégique, où l’élément démographique jouerait en faveur d’un régime palestinien démocratique, est simplement inacceptable pour Israël, les Etats-Unis, l’Europe et pour beaucoup de dynasties arabes. Les étapes qui confortent cette thèse pessimiste ont été annoncées, appliquées et d’autres sont planifiées. Les colonies juives en Palestine se poursuivront, selon un temps, des conjonctures plus ou moins favorables pour mieux pousser les non Juifs à l’exil, à se replier dans des réduits (style Varsovie sous Hitler), faciles à contrôler par tous les moyens modernes de surveillance, par le débit consenti par Israël pour l’alimentation, l’énergie électrique, le carburant, les médicaments, enfin par tout ce qui concourt à faciliter la mortalité infantile, les maladies et la désespérance qui fragilise toute société humaine.

La prochaine étape stratégique, destinée à renforcer le parapluie protecteur d’Israël, est annoncée, connue de tous les dirigeants de la planète. L’adhésion balisée à l’Europe n’est plus qu’une question du temps qui sera raccourci et de procédures qui seront allégées, facilitées, accélérées pour qu’Israël devienne « européen » comme l’indiquent une « géographie modulée », une religion, une histoire commune et une économie de guerre qui fait tourner des complexes aux USA et en Europe. Le soutien logistique fourni par les médias et des journalistes occidentaux peu regardants sur l’éthique, comme l’Ayatollah Hervouet qui officie sur LCI, accompagne les consciences. On dira « les installations du Hamas » pour les administrations et les commissariats à Ghaza. On dira « des bases de roquettes » pour les immeubles d’habitation, les enfants et les personnes âgées, qui sont hachés menu, passeront pour des « activistes », « des radicaux », sinon des terroristes. L’équilibre démographique est travaillé sur la base d’un Israëlien tué contre 200, 300 ou 400 Palestiniens assassinés. Les blessés, quant à eux, sont trop nombreux pour être comptés. Les dirigeants européens et d’autres arabes prendront des mines graves pour lancer des « de la retenue, messieurs, de part et d’autre ». Et le tour est joué avec un point d’orgue qui est la réunion, fort coûteuse à chaque fois, des dirigeants arabes pour une sorte de « prière de l’absent ».

Israël est une tyrannie mandatée, protégée, qui durera dans sa forme actuelle, tant qu’elle sera une tyrannie, allergique à la paix avec ses voisins, surtout s’ils sont les véritables propriétaires d’espaces où ils sont indésirables. L’Etat juif a des alliés sûrs, pour toujours, et des complices passifs ou actifs, complaisants ou trop lâches pour simplement taper sur la table. Ce que pensait le roi Hassan II de l’Union africaine, Israël le pense de l’ONU et de la Ligue arabe. Des « machins » budgétivores chargés d’anesthésier les récalcitrants et d’obéir à l’Amérique, quel qu’en soit le président. Le terrorisme de l’Etat hébreu, légitimé et légalisé par la théorie de l’indescriptible pétrolier texan sur la lutte antiterroriste et la chasse aux armes de destruction massive, n’a pas fini de massacrer, d’organiser avec méthode l’holocauste digne du sieur Hitler qui considérait les Juifs comme des sous-hommes, avec le soutien passif de dirigeants européens et du Vatican. Une fois devenu « le Peuple élu », de nombreux Israéliens font récolter aux Palestiniens les semailles du chef du IIIè Reich qui rêvait d’extermination.

La suite est plus ou moins connue, sinon espérée, par les faucons à Tel Aviv, à Paris, en Amérique et ailleurs. Des Arabes et des musulmans jeunes et désespérés vont s’ingénier à reprendre le flambeau de Ben Ladden.

Des kamikazes, des bombes humaines vont apparaître. A court, moyen ou long terme, des violences vont s’abattre sur des innocents en Europe. Du sang va couler encore en Israël, en Palestine, parce que le cycle ravageur est nécessaire à l’Etat juif, aux constructeurs d’engins de mort, aux fournisseurs d’équipements militaires. Le nucléaire militaire va se démocratiser avec le soutien de tous les humiliés, car Israël est un danger permanent pour la paix dans le monde, tant qu’il refusera la paix et tant qu’on refusera de la lui imposer. Les semailles du sieur Hitler n’ont pas fini d’être récoltées par des Israéliens et des Palestiniens, destinés pourtant à cohabiter sérieusement.


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Voici un texte que j'avais écrit il y a deux ans. Il est d'actualité:


in: [ http://www.algeria-watch.org/fr/article/tribune/hanifi_revolte.htm ]

Je suis révolté

Je suis révolté contre les carnages des populations libanaise et palestinienne que perpétuent impunément les hordes barbares de l'Etat hébreu. Je suis indigné au-delà des mots contre l'injustice que subit toute la population d'un pays indépendant, le Liban, du fait de l'Etat juif, mais aussi celle des populations palestiniennes pour avoir voté démocratiquement (avec certification occidentale). Je suis révolté par la solidarité directe ou tacite des pays occidentaux aux terroristes israéliens. Je suis révolté par la lâcheté sans fin de nombre de dirigeants corrompus de pays arabes avec à leur tête ceux d'Arabie Saoudite, premier des soutiens traditionnels à la politique impérialiste étasunienne. Je suis révolté par tant d'hypocrisie de nos amis politiques anticolonialistes français de gôche. Je suis révolté par le silence médiatique français complice, horm
is deux ou trois exceptions, qui se contente d'énumérer les cadavres arabes sans analyser dans le fond la genèse du conflit Israélo-" Arabe " et de ce qu'à long terme Israël vise dans la région. Ces mêmes médias qui s'empressent de commémorer en moyenne une fois par semaine (cela peut aisément se vérifier) à tour de rôle, tel ou tel événement lié à la seconde guerre mondiale " afin que nul n'oublie " faisant ainsi obstacle à quiconque s'aventurerait dans la critique de l'Etat colonial sioniste, au nom d'un passé encore inexpurgé. Je suis révolté par ma propre impuissance. Nous sommes très nombreux aujourd'hui à nous sentir par la force des choses très proches du Hizb-Allah libanais et plus encore dans le monde à penser que cette incommensurable injustice faite aux populations du Sud et notamment depuis un demi-siècle aux palestiniens ne peut demeurer indéfiniment impunie. Nous exprimons notre révolte par la plume ou par des marches, mais une minorité elle, radicale, nourrie par un désespoir quotidien plongera à coup sûr, dans les bras de Ben Laden et de ses émules, jusqu'au-delà de la mort et sans discernement car pense-t-elle, telle est l'unique issue à l'injustice de l'Occident. Alors seulement celui-ci se posera de nouveau La question : " mais pourquoi ? " Comme en 2001.

Ahmed HANIFI, formateur. Marseille, le 20 juillet 2006.

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in: Le Quotidien d'Oran, 30 décembre 2008


Colère impuissante de la rue arabe

Par M. Saâdoune,
345 morts, plus de 1.400 blessés. Le bilan des attaques aériennes barbares de l'armée israélienne contre la population de Ghaza s'aggrave d'heure en heure. Dans le monde arabe, les officiels, soucieux de ne pas déplaire aux Américains, se livrent à des atermoiements alors que les opinions publiques expriment, là où elles le peuvent, une rage impuissante.
«Nous livrons une guerre sans merci contre le Hamas et ses alliés», a affirmé le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak. Sur Al-Jazira, à qui elle a reproché de trop montrer les images du carnage, la ministre des Affaires étrangères israélienne, Tzipi Livni, a laissé entendre que les «modérés» arabes faisaient preuve de «compréhension». De là à penser que ces dirigeants arabes dits modérés lui ont demandé de détruire le Hamas, il n'y a qu'un pas que les opinions publiques ont déjà franchi.
Si les Etats arabes étaient des démocraties, la plupart des gouvernements seraient tombés. Ces jours de carnage démontrent, de manière saisissante et sanglante, que le centre occidental a besoin que les régimes autoritaires arabo-islamiques perdurent. Il ne faut donc pas se surprendre à lire dans la presse occidentale que les tirs de roquettes de la résistance palestinienne sont des «crimes de guerre» et que les bombardements aériens israéliens ne sont que de la légitime défense. Le discours des propagandistes israéliens consiste à imputer les pertes civiles palestiniennes au Hamas. Certains, y compris dans la cour du fantomatique président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, relaient ce discours de justification.
Les civils, cible principale
En réalité, dans la configuration de Ghaza, le territoire le plus densément peuplé du monde, les civils ne sont pas des victimes collatérales. Ils sont la cible principale au regard de l'objectif israélien qui est d'éliminer le Hamas de la carte. En sommant, deux jours avant le début de l'agression, la population de Ghaza de se détourner du Hamas, Ehud Olmert a fixé la cible à frapper pour atteindre ce but politique. En outre, le terme de «guerre» est utilisé abusivement. La disproportion des moyens militaires disqualifie totalement le terme de guerre. C'est bien un massacre mené méthodiquement par l'armée de l'air israélienne pour casser la volonté de résistance des Palestiniens. Dans ce massacre, les fascistes de Tel-Aviv ne font pas de distinction entre des militants palestiniens et des civils. Ce sont tous des Palestiniens à abattre.
La disproportion des moyens militaires fait que le Hamas enregistre de lourdes pertes, mais l'idée que celui-ci puisse l'annihiler politiquement à Ghaza n'est pas réalisable. Le Hamas a démontré ses capacités d'endurance en tenant malgré l'embargo et le siège imposé à Ghaza. Le but israélien de l'élimination définitive du Hamas ne pourrait être réalisable qu'en cas d'invasion terrestre du territoire. Le résultat n'est pas assuré, mais une opération au sol induira un coût humain qu'Israël devra supporter.
Tuer la résistance qu'elle soit islamique, laïque ou nationaliste
Cheikh Nasrallah a souligné à juste titre que ce n'est pas «l'islamisme» du Hamas qui pose problème aux Américains. Ceux-ci s'accommodent en effet des partis islamistes, en Afghanistan, en Irak, du moment qu'ils sont dans une logique de soumission. Tout comme le Fatah sous Arafat a été longtemps infréquentable, avant... l'arrivée des pseudo-réalistes. C'est donc bien la résistance, ce mot devenu insupportable chez les gouvernements arabes faussement modérés - puisqu'ils sont radicaux dans la répression des mouvements des populations -, qui est en cause.
Sa coloration politique, islamiste, laïque ou nationale, importe peu. Si les islamistes «agréés» veulent enfermer les femmes, les Etats-Unis seront prêts à livrer les serrures. C'est donc bien pour sa position de résistance patriotique et non pour son islamisme - il faut apparemment le répéter à nos «modernes» - que le Hamas est attaqué, tandis que les «modérés» arabes ont la mission de développer un discours équivoque dont la finalité est bien de justifier l'inaction.
Hier, les avions israéliens ont «courageusement» continué à bombarder le territoire de Ghaza. Les militants palestiniens, ces «gêneurs» des gouvernements dits «modérés», ont tiré des roquettes de fabrication artisanale. L'Egypte, suspectée d'avoir approuvé l'agression annoncée au Caire par Tzipi Livni, tente d'agir diplomatiquement en passant par la Turquie... et a annoncé que les aides humanitaires pouvaient passer par Rafah...
Mahmoud Abbas, dont le mandat prend fin le 8 janvier prochain, parle avec tout le monde sauf avec les dirigeants du Hamas. Il vient de lancer un appel à des discussions avec toutes les factions palestiniennes, y compris le Hamas. La première réaction du Hamas a été d'exiger de Mahmoud Abbas et de ses collaborateurs de cesser de justifier l'agression. Le chef des «négociateurs» palestiniens, Ahmed Koreï, a annoncé la suspension des pourparlers de paix avec Israël. Il est vrai que poursuivre des «pourparlers de paix» sous le carnage relève d'un humour de mauvais goût. En début de soirée, les Palestiniens ont commencé à évacuer l'hôpital Chiffa, directement menacé par l'armée israélienne.
Disque rayé et option radicale
Dans de nombreux pays arabes, des manifestations de colère ont été organisées. Mais au-delà, la «rue arabe» assiste avec une rage impuissante à un carnage de grande ampleur. Le fossé entre les régimes et la population ne fait que s'élargir. Mais les régimes autoritaires ayant verrouillé aussi bien les champs d'expression que les mécanismes de changement, ces colères n'auront pas de traduction politique. Les Etats veilleront à ne pas déplaire à Washington. D'où les tergiversations à tenir un sommet arabe qui, c'est prévisible, n'aboutira à rien d'autre qu'à aggraver le discrédit des régimes. Le colonel Kadhafi a pris les devants. Dénonçant les réactions «lâches et défaitistes» des Etats arabes, il a annoncé qu'il ne participera pas à «un sommet qui fait jouer un disque rayé depuis longtemps...».
Le monde arabe donne, en ces jours d'assassinats massifs, le spectacle classique d'une opinion publique en colère mais incapable de peser sur les politiques de gouvernements tremblant à l'idée d'un froncement de sourcils à Washington. De quoi conforter une partie de cette opinion que l'option radicale est la seule alternative.
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vendredi, décembre 26, 2008

117- Le silence de Mahomet de Salim Bachi

Ce n’est pas à proprement parler d’une recension. Je donne en vrac mes impressions à la suite de la lecture du « roman » de Salim Bachi « Le silence de Mahomet » (Gallimard 2008, 351 pages).

Je l’ai lu avec difficulté. Je ne l’ai pas lu d’une traite comme les précédents écrits de Salim Bachi. La lecture n’a pas été aisée. Le croyant ne sort pas indemne après la lecture du livre, même si SB écrit et répète que c’est un roman, que son écriture est libérée de l’Histoire : il sème néanmoins le doute. De quoi s’agit-il ? SB rapporte dans une « élaboration romanesque » des récits du temps ancien de la naissance de l’islam plus ou moins sous la forme d’un quadruple récit autobiographique, mais pas seulement. Les quatre personnages importants de l’Islam que sont Khadija, Abou Bakr, Khalid Ibn el Walid et Aïcha donnent à comprendre les balbutiements d’une révolution planétaire. Le temps raconté n’est pas linéaire.

Le prophète est subjugué par l’ermite Bouhayra qui lui prédit un destin exceptionnel. Mais le Dieu de celui-ci ne convenait pas à Mohammad. Très jeune (12 ans) il « essayait d’imaginer ce Dieu unique… », encouragé par son ami Abou Bakr. Mohammad voulait savoir pourquoi Dieu avait abandonné les arabes. Un ‘sceptique’ (mensonger) disait que le prophète était jaloux des juifs car Dieu s’adressait à eux alors que les arabes n’avaient pas leur propre religion révélée. SB humanise le prophète, à tel point qu’il en arrive à lui ôter son caractère sacré, son caractère d’homme Unique, choisi par Dieu pour en faire son Envoyé. Ainsi SB fait dire à Aïcha s’adressant au Prophète : « Ton Dieu, à ce que je vois, s’empresse de satisfaire tous tes désirs », ou encore (toujours Aïcha) : « Quand les gens m’interrogent – et ils viennent nombreux pour entendre parler de Mohammad -, je veille à laisser dans l’ombre ce qui doit y demeurer, tapi au plus profond de la mémoire. Ils ne comprendraient pas que l’homme de Dieu fût simplement un homme, et comme eux livré aux passions dévorantes. »

Les anecdotes sont nombreuses mais la richesse littéraire stylistique est affectée. Les phrases sont ‘simples’ aux tournures peu sophistiquées. ‘L’histoire’ a primé sur la littérature. Le mérite du livre est qu’il permet aux néophytes de répertorier et situer les plus importantes personnes ayant vécu auprès du prophète et de réaliser un arbre généalogique des différentes tribus de l’Arabie d’alors.

Ahmed HANIFI.