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samedi, octobre 04, 2008

111- Le Clézio prix Nobel? ou bien Assia Djebar?

Le romancier français Le Clézio parmi les favoris du Nobel de littérature

STOCKHOLM (AFP) — Le nom du romancier français Jean-Marie Gustave Le Clézio circule avec insistance dans les cercles littéraires suédois pour décrocher le Nobel de littérature, mais tout le monde reconnaît qu'il s'agit de supputations hasardeuses.

"Cette fois, je pense que ce pourrait être Le Clézio. C'est mon intuition", lance Maria Schottenius, responsable des pages culturelles du plus important journal suédois Dagens Nyheter, tout en avançant comme autres possibilités la romancière allemande d'origine roumaine Herta Müller ou le poète sud-coréen Ko Un.

Le Nobel de littérature sera annoncé le 9 octobre, a indiqué vendredi l'Académie suédoise, qui décerne le prix.

La spécialiste du livre à la radio suédoise, Kerstin Lundberg, voit aussi en Le Clézio un favori. "Je trouve qu'il y a si longtemps que la France n'a pas eu le prix et qu'il a beaucoup des qualités qui peuvent séduire l'Académie suédoise".

En soulignant que la recherche du lauréat tient de la charade, elle croit aussi dans les chances de la romancière algérienne d'expression française Assia Djebar ou du Néerlandais Cees Nooteboom.

"On ne peut jamais savoir qui ils vont choisir. Chaque année, on essaye de deviner et presque à chaque fois on se trompe", se moque pour sa part Eva Gedin, l'une des responsables de la maison d'édition suédoise Norstedts.

Elle se refuse du reste à se prêter au jeu des pronostics mais aimerait que ce soit à nouveau une femme qui remporte le prix après la romancière britannique Doris Lessing, couronnée l'année dernière.

"Il n'y a aucune fuite et le secret est bien gardé", dit un responsable de l'édition qui a requis l'anonymat. Mais ce dernier pense aussi que Le Clézio fait figure de favori.

"Les statuts du Nobel parlent de récompenser une oeuvre avec des idéaux et les livres de Le Clézio sont pleins d'humanité. Il est à cheval sur plusieurs cultures, l'Amérique latine, l'Afrique, l'Europe. Tout cela plait beaucoup à l'Académie", explique-t-il.

L'Académie ne publie aucune liste des écrivains sélectionnés et les délibérations sont secrètes pendant 50 ans.

Pour tenter de percer le mystère, certains attaquent le problème sous différents angles. Quel genre littéraire aurait été ignoré depuis longtemps, quel continent, quel pays, quelle langue?

"Entre journalistes, on se dit depuis un ou deux ans que ce devrait être un poète car cela fait longtemps qu'on n'en a pas eu", indique Mme Lundberg.

Et de citer des noms qui reviennent régulièrement: Adonis, le poète syrien pseudonyme d'Ali Ahmad Saïd, l'Australien Les Murray, l'Américan John Ashbery.

Les continents négligés ces dernières années, l'Afrique et l'Amérique du sud. Alors ce pourrait être le tour du Mexicain Carlos Fuentes ou du Péruvien Mario Vargas Llosa.

Mme Schottenius ne pense pas qu'un "favori" gagnera cette année. Dans cette vaste catégorie, on compte des écrivains qui ont des gros tirages à travers le monde et qui sont évoqués bon an mal an: les Américains Philip Roth ou Joyce Carol Oates, le Japonais Haruki Murakami, l'Italien Antonio Tabucchi.

D'autres prix littéraires, comme le Prince des Asturies ou le prix Kafka, peuvent mettre sur la piste, certains lauréats ayant reçu peu après le Nobel. Alors il ne faut pas écarter l'Israélien Amos Oz, la Canadienne Margaret Atwood ou encore le Tchèque Arnost Lustig et le poète français Yves Bonnefoy.

Comme l'année dernière, le site de paris en ligne Ladbrokes donne l'essayiste italien Claudio Magris comme super-favori à 3 contre 1, devant Adonis, Oz et Oates pour recevoir le prix de 10 millions de couronnes suédoises (1,02 million d'euros).

Copyright © 2008 AFP. Tous droits réservés.

Vendredi 3 octobre 2008

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Prix Nobel de la littérature 2008

L’écrivaine algérienne Assia Djebar pressentie

L’écrivaine algérienne francophone Assia Djebar est pressentie pour le prix Nobel de littérature, aux côtés du romancier français Jean-Marie Gustave Le Clézio et du Néerlandais Cees Nooteboom.

Le verdict sera connu jeudi 9 octobre, le jour où l’Académie suédoise, qui décerne le prix, annoncera l’heureux prix Nobel de littérature 2008. Même si l’Académie suédoise ne laisse rien filtrer pour le moment sur son choix, le nom d’Assia Djebar circule dans les cercles littéraires suédois. Cette romancière de talent prolifique, poétesse et également réalisatrice algérienne, est sans aucun doute parmi les mieux placés pour décrocher ce prix pour lequel elle a été pressentie il y a quatre ans. En effet, Assia Djebar a figuré parmi les premiers noms pressentis pour ce prix en 2004, aux côtés de l’Américaine Joyce Carol Oates. Mais, le lauréat était quelqu’un d’autre : l’Autrichienne Elfriede Jelinek qui a osé faire un roman pornographique au féminin où elle a réglé son compte à l’Autriche, à la quiétude du foyer, à la respectabilité bourgeoise et à la prétendue libération sexuelle. « On ne peut jamais savoir qui ils vont choisir. Chaque année, on essaye de deviner et presque à chaque fois on se trompe », a déclaré à l’Agence France presse Eva Gedin, l’une des responsables de la maison d’édition suédoise Norstedts.

Cette année aussi, le nom de Assia Djebar trône en tête. Née en 1936 à Cherchell, en Algérie, Assia Djebar entre à l’Académie française en 2005, devenant ainsi la première et unique personnalité maghrébine à figurer parmi les 40 « immortels » de l’institution. Une place méritée pour cette intellectuelle des deux rives, pionnière de la cause des femmes en Algérie. Son dernier livre, La Femme sans sépulture (2002), est un hommage à une héroïne de la guerre d’Algérie dont les enfants n’ont jamais pu enterrer le corps. Elle a toujours été « résistante » par ses livres. Assia Djebar, de son vrai nom Fatima-Zohra Imalyène, entame sa carrière littéraire en 1957, à 21 ans, en publiant La Soif, son premier roman d’intrigues à coloration saganienne. Une année après, elle publie un deuxième roman intitulé Les Impatients. Des Enfants du nouveau monde à L’Amour, la Fantasia, la romancière fait le procès aux courants rétrogrades de la société. Par son œuvre littéraire, Assia Djebar a toujours milité pour la promotion de la femme en particulier, de la société en général.

Romancière prolifique, Assia Djebar est également cinéaste de talent. Après son roman Rouge l’aube en 1967, elle réalise son premier long métrage, Nouba des femmes du mont Chenoua, qui a reçu le prix de la Critique à la Biennale de Venise en 1979. À partir de 1980, elle s’installe à Paris où elle travaille au Centre culturel algérien. En même temps, elle poursuit une carrière littéraire déjà riche en production en écrivant Femmes d’Alger, un recueil de nouvelles devenu, depuis sa sortie, un classique dans de nombreux pays francophones, réédité en 2002 avec des inédits. Elle a également écrit Ombre sultane et Loin de Médine (1987). Assia Djebar a dirigé de 1997 à 2001 le Centre d’études françaises et francophones de la Louisiana State Institute avant d’enseigner à l’université de New York. Elle a reçu plusieurs prix, récompensant son génie littéraire. Entre autres, elle a reçu le Prix Liberatur de Francfort en 1989, Prix Maurice Maeterlinck en 1995, Prix de la paix des éditeurs allemands en 2000, Prix international Pablo Neruda en 2005 et docteur honoris causa des universités de Vienne (Autriche), de Concordia (Montréal), d’Osnabrück (Allemagne).Ses livres sont traduits en vingt-trois langues et une vingtaine d’ouvrages en plusieurs langues ont été consacrés à son œuvre littéraire. Lui décerner le prix Nobel de littérature sera le summum de la reconnaissance de son œuvre et de son combat, notamment pour l’émancipation de la femme algérienne.

Par M.A.O

El-Watan samedi 04 octobre 2008


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