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samedi, juin 23, 2007

60- Soif de puissance

Comme vous ne le savez peut-être pas, j'ai supprimé mon autre blog, lequel portait sur le quotidien. Il me paraît judicieux d'intégrer dorénavant celui-là dans celui-ci.
Ce premier commentaire renvoie à la question de la puissance ou du pouvoir.
Qu'est-ce qui dans le pouvoir fait courir l'homme? dominer, s'enrichir, la tyranie?

Le pouvoir est la capacité du sujet d'agir, par laquelle il s'affirme. En agissant le sujet s'affirme ou existe. Cet agir pour exister, s'affirmer, peut glisser vers le désir de puissance, de domination.
Plutôt que de s'affirmer par le "servir" le sujet utilise une position donnée (sociale ou autre) pour s'assoir ou plutôt pour construire et assoir sa domination pour "écraser" ou diminuer son prochain.

Le désir de se mettre en avant, ce désir de toute puissance est inné en chacun de nous. Le cri de la naissance est soit un cri de détresse d'être soit un cri signifiant la toute puissance. Avec l'âge nous arrivons à maîtriser ces désirs de supplanter notre entourage, par l'art par exemple. Mais cela n'est pas le cas pour tous. La chose n'est pas aisée. Le "puissant" (autre sens) ou celui qui peut, n'est pas celui qu'on croit.

samedi, juin 16, 2007

59- 1° assises du roman, Lyon: La matière JE

La troisième rencontre, « La matière JE », s’est déroulée le dimanche matin avec Christine ANGOT, Donald ANTRIM, Philippe FOREST et Huang SOK-YONG, avec pour modérateurs Franck NOUCHI et Lila AZAM ZANGANEH (Le Monde) et la présence de quatre « grands répondants » (jeunes universitaires Lyonnais en littérature) : Sophie Greiner, Audrey Blanch-zanin, Amélie Ducroux, mathieu Bermann.

Voici le texte de l’intervention de Christine ANGOT. Il est en grande partie inédit. Angot l’intitule « La fin du film » :

Quand on parle on dit je, quand j’écris je parle. La parole est un délire qu’il faut tenir jusqu’au bout, un pari fou qu’on va gagner, il faut trouver par où l’attraper, puis le tenir sans lâcher. L’objectif c’est la clarté. Je, c’est l’angle d’attaque, ce n’est pas la matière. C’est le bout par lequel on attrape la chose. J’ai la main pour tenir, la force physique, l’aptitude. C’est comme ça, c’est personnel, ce n’est pas un choix, pour moi c’est je. Si j’étais folle le délire se décomposerait, je n’aurais pas la force mentale. Mais il tient. Je vais répondre à votre question, même si on ne dit jamais la vérité à une question posée. Les romans ne répondent jamais, on parle parce qu’on l’a décidé. Il n’y avait pas de question. Justement, c’était bien ça le problème. Je, quand vous le saisissez vraiment, au début du livre, c’est la fin du film et vous ne le lâchez plus jusqu’à la fin du livre.

Dans la tête un film se déroule, des films se déroulent. Ils alternent, vous ne savez pas lequel suivre. Ils se valent tous, ils se superposent, se succèdent, vous en suivez forcément un. Le film ne dit pas je, personne dans le film ne dit je. Il y a des images, des objets, des émotions, des sensations, des phrases en je, mais personne qui s’avance et qui dit je, je vais vous dire comment sont les choses vraiment, ça y est je comprends et je vois comment dire. Le film s’arrête. Quand je peux dire je, tous les films s’arrêtent, on écoute, la littérature commence, c’est la fin des images floues, c’est la mise au point, quelqu’un a trouvé l’angle d’attaque pour dire comment les choses sont vraiment, et non plus comment elles paraissent, comment elles semblent, comment elles sont racontées dans les films individuels ou collectifs. Je, fait le contraire, il rétablit, il arrête les images qui défilent et rétablit la parole claire par son propre élan. La fin du film c’est ce rétablissement contre les images du film qui ne se déroulaient pas comme il fallait, comme elles le devaient, comme elles auraient dû si quelqu’un avait vu clair. Je, arrête la fiction et l’autofiction. L’autofilm, les divers autofilms, les diverses autofictions s’arrêtent, je est violent, le moment où le film s’arrête, c’est brutal. Comme le rétablissement de quelqu’un qui planait et qui touche le sol après avoir plié ses jambes, protégé ses reins et pris contact par les talons avec le sol. L’impact est violent parce que la densité change. La densité que je touche et que je sens avec mon talon ma main, peu importe, n’importe quelle extrémité, le contact arrive on est saisi, on atterrit, je et pas seulement, tous les autres je autour, qui percutent en même temps le sol, dont les films s’arrêtent en même temps.
Certains préfèrent continuer le film et le rôle qu’ils jouent dedans. Ils n’aiment pas cette mise en contact par cet individu qui dit je en son nom, mais aussi au nom de tous les autres. Cet individu familier qui parle comme s’il connaissait tout le monde y compris eux. Ils ne s’attendaient pas à ce qu’un individu déchire ou plutôt éclaire l’écran de projection. Je, n’est pas une matière, c’est juste un pied, une main, un angle, une oreille qui va être plus forte que le film. Le film sur les choses, sur toutes les choses, pas sur une matière particulière, pas sur la matière je plus que sur une autre. La matière je ne doit jamais être définie, ne doit jamais être matière. Elle doit rester impersonnelle et libre. Je s’insurge dès qu’il est défini, filmé. Je, parle alors. La littérature est le seul domaine dont la matière n’est pas connaissable, mais discible. Indiscible mais discible contrairement à ce qu’on avait cru jusque-là. Ce n’est pas une science pourtant elle est exacte parce qu’engagée individuellement. Si la littérature n’est pas exacte précise et détaillée ça n’intéresse ni celui qui lit ni celui qui écrit. Le délire ne tient pas, ne tiendra pas en haleine. Le délire de dire, le délire de décrire. Il faut du détail et de la certitude. Ce n’est pas de dire je, qui est difficile, mais de comprendre ce qu’on va dire. Et d’être sûr qu’on va pouvoir continuer. Ce n’est pas une pulsion seulement, il faut un élan. La littérature est la vie sous forme de phrases. Raconter comment est vivre, comment sont les choses, les gens, donc avoir compris. Ce n’est pas raconter sa vie, des tas de gens racontent leur vie sans l’avoir comprise, leurs autofilms, leurs autofictions. On me demande souvent quelle est la frontière entre la littérature et la vie, si je m’y reconnais et comment je m’y reconnais ? Oui je m’y reconnais, c’est simple, si je, a compris ce qui est arrivé c’est la littérature, c’est le livre. S’il n’a pas encore décidé de parler, si ce n’est pas le moment, ce n’est pas le livre. Il n’a pas encore décidé, il plane, il n’a pas compris ou il n’en n’a pas encore le courage, il ne peut pas, il est dans le flou, il vit ou pas, il dort peut-être, il est dans l’autofilm, il ne sait pas ce qu’il fait, ni pourquoi, on verra plus tard mais pas maintenant, s’il en est à ce moment là, ce n’est pas la littérature, ce n’est pas le livre, à ce moment-là je, ne se comprend pas. La vie n’est pas vue encore. Je, n’entend pas ce qu’elle dit. C’est une question de temps. Il n’y a pas de frontière spatiale. Il n’y a pas « d’un côté et de l’autre ». Là quand [A.H : Lacan ?] je dis toujours la vérité, pas toute ; Dans la littérature si, toute, je, peut, quand c’est le moment, je reconnais le moment. On vous demande toujours « comment on sait comment on reconnaît ? » ce n’est pas on qui reconnaît, c’est je. Je m’y reconnaîtrais bien. Je m’y perds pas. Je sais où est l’un où est l’autre. La littérature, la vie ou plutôt quand est l’un, quand est l’autre. Au contraire du théâtre et de la scène ce n’est pas spatial la littérature mais temporel. C’est le temps qui marque la différence. La conscience du temps. La conscience qu’il y a deux temps. Un temps pour ne pas dire et un temps pour dire, un temps pour ne pas savoir dire et un temps pour savoir dire, un temps pour ne pas avoir compris et un temps pour avoir compris, un temps pour ne pas avoir décidé de dire, et un temps pour avoir décidé de dire, un temps pour ne pas avoir la force, un temps pour l’avoir. C’est l’art du temps de ces deux temps, du jeu entre eux, de leur alternance de leur équilibre qui n’est pas du tout un équilibre social ni équilibrant socialement. L’équilibre social ne se faisait que dans l’espace. Il ne marche pas dans le temps. Il craque à la longue. Le récit est drôle, parce qu’il n’y a plus d’égo puisqu’il n’y a plus d’espace équilibrant, parce qu’on se comprend, et que c’est drôle de se comprendre. Ca fait rire. Le drame s’effondre. Tout est bien, tout bascule. L’équilibre qu’on avait n’est plus social, il n’est plus spatial d’un côté de l’autre, il n’y a plus que s’amuser à dire, s’amuser à s’apercevoir que, s’amuser à découvrir tout d’un coup que « voilà ce qui c’est passé ». Et le dire dans la langue commune, le roman, pas social le langage, il n’y a plus qu’à s’amuser, à conjuguer. Tout récit est forcément au passé. Un jour on m’a demandé, sur un ton ironique bien sûr, « pourquoi vous écrivez à l’imparfait, parce que ça fait littéraire ? » J’aurais dû répondre « parce que je suis dans le temps deux »
, et lui expliquer, expliquer « wo es war soll ich werden » où c’était je dois advenir, voilà c’est tout.
L’angle d’attaque en je, s’adresse à tous par le processus de l’identification qui fait que je m’ouvre à vous pour que vous vous mettiez à ma place pour voir sans être vue. Mais, il met je, à part. Quelqu’un qui n’est pas vous, raconte. Eh oui c’est comme ça, c’est ainsi. Quelqu’un d’autre que vous a pris l’histoire en main et ça ne pouvait être que cette personne, ça n’aurait pas pu être vous. Tout n’est qu’histoire de temps ; avant-après, après-avant, ça suppose une parfaite maîtrise de ces deux temps. Je, ne prend sa valeur son sens sa force son opacité que dans le temps deux, le temps du récit ; temps de la vie ou temps du récit c’est clair. Le temps du récit existe aussi dans la vie, mais moins professionnel, moins fort, moins net, moins travaillé, moins relu, moins composé et moins sûr.
Les retournements prouvent l’efficacité d’un temps sur l’autre, l’impact, l’utilité, mais les deux sont distincts. Eteint allumé, le mouvement, l’interrupteur. Un doigt sur un interrupteur. Obscurité, lumière. Décider d’appuyer sur le bouton. L’appui c’est je. Je, c’est l’appui physique, pas la matière décrite mais le muscle, avoir l’idée d’allumer et tenir le doigt sur la minuterie longtemps.

La littérature se fait dans le temps du récit, au moment précis où l’auteur se dit : tiens, c’est le temps du récit ? Il le sait. Je vais m’asseoir, je vais écrire, il faut que je le fasse. Il ne s’agit pas d’entrer dans le personnage ni dans le narrateur, ni dans soi ni dans sa vie, mais dans un autre temps, le temps deux, et de le faire de manière professionnelle, absolue, engagée, totale, combattante. Que rien ne soit plus important que ça : raconter, dire, décrire. Très peu tiennent le coup. Le récit professionnel ça leur fait mal, et ça gêne les voisins qu’on joue avec la minuterie, les relations avec l’entourage se compliquent. Ceux qui ne veulent pas être dans les livres n’ont pas le droit de dire qu’ils aiment la littérature, c’est faux. Ils l’aiment « soi-disant ». Ils le font croire. On devrait leur retirer ce droit.
En même temps qu’on change de temps, on change d’interlocuteurs, dans le temps deux, ce ne sont pas les mêmes. Changement de temps, changement d’interlocuteurs. Je les retrouverai après s’ils ont tenu le coup des deux temps, leurs règles différentes, les enjeux différents, l’un relatif, l’autre absolu. La vie c’est relatif, le récit c’est absolu, pas le contraire. Dans le temps deux, tout le monde devient un tiers, je prends les tiers à témoin. Ils ne sont pas monsieur et madame tout-le-monde, ils sont tout le monde, les témoins du monde, les lecteurs pris un à un.
Dire je, ce n’est pas être témoin, apporter son témoignage, ce n’est pas se faire témoin soi-même, apporter son point de vue, son éclairage. C’est l’inverse. C’est rendre les autres témoins. Voilà, ça c’est le plus important. Tous les autres, leur demander ça, de voir, d’avoir vu. L’action est passive, la parole littéraire est active. C’est faire la lumière sur une situation, et prendre les autres à témoin. Le fait c’est le livre, la véritable action c’est le livre, le fait à juger. Ce n’est pas le temps de mon récit, c’est le temps du récit. C’est moi qui dis je, c’est comme ça, il faut s’y faire, c’est moi qui suis toi. Ecrire égale se résoudre à montrer aux autres comment il faut raconter. Donc il faut dire je. « Regardez comment je raconte ». Pas « regardez-moi ». Mais « regardez comment il fallait raconter, comment il aurait fallu faire ». C’est impersonnel. Comment il fallait faire pour raconter. Comment il faut faire. Comment il fallait comprendre. « Ecoutez, je le fais, ça y est, vous voyez maintenant comment il faut faire, comment il fallait faire ». C’est citer sa parole en exemple. C’est être convaincu que sa parole va passer. Savoir son je, impersonnel, au point de reconnaître tout ce qui est faux, faire sentir que dans le temps de la vie, par comparaison, ça mentait. C’est un art de la comparaison avec le récit des autres, et les récits d’avant avec les films. Accent de vérité ou pas ? Impersonnalité ou juste, personnalité. Temps de la vie le matin par exemple, temps du récit l’après-midi. Entre les deux qu’est-ce qui c’est passé ? Entre les deux je me suis rendu compte et j’ai trouvé comment le montrer, que les précédents récits nous ont menti jusque-là, et si je ne fais rien moi ça va continuer, et ça, je ne veux pas, je ne veux pas qu’on te parle comme ça. Je ne veux pas qu’on parle comme ça des choses. Je ne veux pas qu’on maltraite le récit ni les choses à ce point là. Je vais rétablir, je vais te dire comment je, voit les choses en prenant les autres à témoin. Pour ça je prends un angle d’attaque, Je, c’est l’attaquant. Ca ne peut être que ça, que cette situation de faiblesse apparente, le petit je dans son angle. Puisque les autres ne l’ont pas dit avant, ils m’obligent à faire ça. On ne décide pas d’être écrivain, ce sont les autres qui vous y obligent. Vous êtes forcé. On ne vous le demande pas, on vous force. Puisque personne ne veut dire comment ça c’est passé exactement, moi je vais le faire, pour toi. Je vais faire comment il fallait faire.

La correspondance, les lettres, c’est le contraire de tout ça. C’est le je frauduleux, un caractère, un tempérament, un avis qui s’affirme et qui veut correspondre, c’est faire rentrer quelque chose dans la tête de quelqu’un, un son de cloche. Il n’y a pas de tiers. La lettre n’est pas publique, c’est une relation à deux, donc violente, d’intimidation ou de connivence avec une stratégie de langue souvent basée sur la bonne foi. Je déteste les lettres. Ecrire c’est : qui dit vrai, moi Christine Angot ou untel ? vous êtes les témoins, jugez, écoutez, comparez. Je parle, je, n’est pas une matière, mais l’angle d’attaque pour mener cette action, la comparaison, et donc la découverte que tout n’est pas faux.
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NB: Hier vendredi 15, nos charmantes futures bachelières (je le leur souhaite vivement) nous ont offerts une très belle journée (quoique mouillée dans les coins, je ne dis pas arrosée). Merci à elles: Carol, Céline, Elodie, Emilie, Emmanuelle, Fadéla, Hinda, Laure, Sonia, Vanessa.

mercredi, juin 13, 2007

58- 1° Assises du roman, Lyon : LITTERATURE ET TRAUMA

La deuxième rencontre : « Littérature et trauma : entre violence passée et violence présente (1° séance) » a réuni André BRINK, David ALBAHARI, Wei-WEI, Yasmina KHADRA. La rencontre a été animée par Magda EL GUINDI (Al Ahram, Egypte) et Francesca ISIDORI (France Culture). Trois jeunes étudiants en littérature sont prévus par l'organisation afin d’interroger les écrivains.

Francesca Isidori ouvre la séance en s’interrogeant sur l’impact que peut avoir une catastrophe collective, une situation traumatique sur un individu, une société, un peuple tout entier. Comment elle les modifie, quels effets elle a sur le langage de chacun et de l’écrivain en particulier, sur ce langage qui lui sert à appréhender le monde, à tenter de le comprendre, à en saisir toute la complexité. Littérature et trauma, trauma dans son étymologie renvoie à blessure, à dommage, à désastre, à déroute ; et traumatique dans son sens premier signifie efficace, contre les blessures. Quelle est la tâche de la poésie au sens le plus large de la littérature devant la catastrophe ? Est-ce que c’est guérir, consoler, mettre à nu et creuser les blessures, se dresser contre le silence, le mensonge ? Voilà quelques unes des questions à poser ce soir. Puis elle évoque l’Israélien Aaron Appelfeld, un écrivain Israélien qu’elle aime particulièrement dit-elle et qu’elle cite : « une blessure écoute toujours plus finement qu’une oreille. »

Magda El Guindi dit sans rire que Yasmina Khadra a « opté pour ce nom et nous savons tous pourquoi, pour fuir la censure militaire. » Celui-ci est le premier auteur à intervenir.

Chaque auteur a été invité à lire un texte qu’il a spécialement préparé pour cette rencontre. L’Africain du Sud BRINK a évoqué sa relation au régime de l’Apartheid, Wei-WEI la Chinoise a parlé de sa découverte de la langue française qu’elle a épousée, découverte qu’ellle a réalisée au sein d’un système politique dictatorial. Yasmina Khadra l’Algérien a éludé sa relation au régime Algérien. Il dénoncera « la violence salafiste après la violence colonialiste » mais dénoncera avec lyrisme les violences internationales plus lointaines et moins engageantes. Ca mange pas d'pain.

BRINK a dit que « les auteurs blancs d’Afrique du Sud portent le lourd fardeau de l’histoire de leur pays ». Afin qu’il ne se couvre pas de ridicule, j’ai évité de poser la question suivante à Khadra : « Mr BRINK a dit à propos des auteurs blancs qu’ils portent un fardeau… ; et vous, ne portez-vous pas le fardeau de votre très longue expérience au sein de l’armée algérienne (plus de trente années à son service), connaissant le rôle que celle-ci joue en Algérie jusqu’à nos jours ? ». Je ne la lui ai pas posée.

Voici des extraits de son discours. « Bonjour, c’était pas prévu que je commence le premier, mais c’est pas grave. Mais je ne veux pas parler de la guerre. Je veux parler surtout de la mémoire. Je vais vous lire le texte que j’ai écrit et que je n’ai pas eu le temps de relire. Je dois m’excuser des lapsus qui vont jalonner cette lecture. Je vais vous livrer un secret de polichinelle : je ne sais pas lire, donc soyez indulgents avec moi.

La mémoire, fracture ouverte ou cicatrice, rappel à l’ordre ou bombe à retardement ? pour moi la mémoire est d’abord une arme à double tranchant, tantôt recueillement, tantôt couteau dans la plaie. Elle entretient le traumatisme subi, de cette façon elle n’est jamais sereine, elle reste toujours ambiguë. La solennité qu’elle impose n’atteint aucunement la douleur qui la nourrit. Que l’on érige des monuments à la mémoire des victimes ou que l’on dresse de simples plaques commémoratives c’est le besoin impérieux de perpétuer la souffrance qui supplante le reste. (…) L’éternel retour à la faute qui a jalonné l’histoire de l’humanité et qui continue de l’escorter vers de prochaines tragédies démontre toute l’inconsistance des cérémonies et des couronnes fleuries que l’on dépose dans un silence inspiré, au pied des stèles et sur les tombes. Les hommes n’ont jamais su s’élever à hauteur des sacrifices consentis, incapables de résister à l’appel des tentations les plus dégradantes. Le sermon scellé dans de tonitruants « plus jamais ça ! », les promesses faites pour une sortie immédiate des drames les plus fous comme des flammèches, s’éteignent dans le souffle des pages que l’on tourne. Notre histoire n’est-elle pas le remake incessant de notre inaptitude à nous instruire ? Ne sommes-nous pas par excellence des cancres impénitents des champs de bataille et des arènes multiples ? Le tord d’hier n’est-il pas le tord d’aujourd’hui ? et les guerres d’aujourd’hui ne s’inspirent-elles pas des guerres d’antan pour exceller devant l’art de nuire et de détruire ? Je viens de la guerre. J’ai encore les cris du malheur dans les oreilles et ses atrocités plein les yeux. Il me suffit de baisser les paupières pour retrouver intactes les horreurs cauchemardesques à peine entrevues sur les terres de rêve et de charniers. Avec le recul l’infamie n’en devient que plus épouvantable, quant aux blessures elles dépassent l’entendement. Après la peine et le chagrin, restons au plus profond de l’être. Une colère que l’on devine inextinguible. Ainsi s’emportent les drames et se renouvellent les représailles. A quoi sert la mémoire si elle n’aide pas les mentalités à se réajuster, les esprits à bonifier avec le temps, et l’humanité à avancer vers son propre salut ? Jean-Jacques Rousseau définissait l’animal comme étant une créature dont la souffrance se limite à sa propre douleur. Je vois l’homme beaucoup plus proche de cette définition, il subit, se surpasse pour recouvrer la liberté, consent tout sacrifice pour mettre fin à une guerre qu’il estime injuste. Ensuite, rescapé il va se recueillir sur les tombes de ceux qui n’ont pas eu la chance de s’en sortir et les oublier au détour d’autres engagements, d’autres perspectives, d’autres projets ou d’autres obsessions. Certes il lui arrive une fois par an de retourner se recueillir auprès des monuments aux morts ne serait-ce que pour rappeler à son bon souvenir l’état de sa survivance. Mais ni les larmes versées, ni les silences observés ne sauveraient vraiment son âme. Il sait qu’à l’instant où il conjure ses vieux démons, d’autres gens sont entrain d’élever les leurs dans une frénésie qui fait froid dans le dos. Nous n’avons pas fini de faire le deuil de ces millions de personnes massacrées lors de la dernière guerre mondiale, de nous remettre de l’extrême barbarie qui a transformé de paisibles citoyens en cheptel pestiféré, juste bons à se décomposer dans d’invraisemblables camps de la mort, de croire pleinement que des êtres humains ayant aimé Mozart et l’ensemble des arts, capables d’enfermer leurs semblables dans des fours crématoires et des chambres à gaz en rigolant, que d’autres tueries massives, d’autres barbaries, d’autres épurations ethniques s’opèrent en toute impunité à travers la planète au vu et au su de toutes les bonnes consciences sans que cela les offusque. Que dire des traumatismes d’hier sinon les traumatismes d’aujourd’hui ? Que dire des lâchetés d’aujourd’hui sinon qu’elles ont de qui tenir. Alors cette mémoire, urne funèbre ou boite de pandore ? (...) En vérité cette commémoration nous stigmatise, ravive nos fantômes et nos blessures, sans pour autant nous armer véritablement contre les dérives similaires qui gravitent telles des vautours autour de nos hypothétiques quiétudes. Les Attila et les Tamerlan, reviennent régulièrement avec les générations. Les démons sont constamment à l’affût de nos moindres fléchissements pour nous porter l’estocade. Ce qui épouvantait les peuples, les fascine aujourd’hui. (…) Tous les jours, confortablement installés dans nos salons, un verre dans le nez ou à la main en attendant de passer à table le soir, nous nous abreuvons aux sources de l’horreur sans rupture ni détourner les yeux. La télé est là pour nous raconter avec les images chocs la farouche détermination des hommes à supplanter les démons : attentats insoutenables, exécutions sommaires, assassinats en direct, égorgements, décapitations, bombardements, villes défigurées par la violence, d’autres, martyrisées par les misères, pays de famine et d’ expéditions punitives, cohortes de mercenaires progressant inexorablement sur des peuplades infirmes, racisme devenu un standing social et moral, antisémitisme de honte et fier de notre ignominie. Et la peur, cette éternelle marâtre de toutes nos infortunes, toujours en faction depuis la nuit des temps, immuable et incommensurable, arborant ses affres qui n’ont pas pris une ride depuis les premiers crimes de l’humanité. Et nous assistons à cela avec un détachement sidérant. Les énormités comme monstruosités relevant désormais de la plus grasse des banalités. Quelle indignation pour quel refus, quel refus pour quelle mémoire, quel souvenir pour quelle vigilance ? Quel repentir pour quelle rédemption ? Quand on voit avec quel ferveur certains jeunes se proclament de ceux-là même qui ont martyrisé, humilié, massacré leurs propres grands parents et dévasté et leur vie et leur stèle ; quand on voit avec quel enthousiasme certains jeunes cherchent à s’identifier aux bourreaux de leur famille et de leurs histoires ; quand on voit avec quelle passion certains jeunes se réclament d’Adolf Hitler, de Staline, de Mussolini, l’on se demande si la mémoire n’était pas aussi le recyclage par excellence de nos bêtises et de nos frustrations profondes. Chaque pays chaque place chaque coin perdu, nous raconte et nous ne l’écoutons que d’une seule oreille, prêtant volontiers l’autre aux chants des sirènes à croire que l’homme est venu au monde exclusivement pour subir et faire subir et que tout compte fait il ne se reconnaîtrait que dans ce qu’il a de pire. C’est à cette fâcheuse tendance à ravitailler en permanence les bûchers de ses rêves. Tour à tour artisan de son malheur et de son salut il continuera de se méfier de tout ce qui ne le fait pas souffrir. Verdun, Dien Bien Phu, Guernica, la Shoah, le mur de la honte, le mur de la discorde en Palestine, Rwanda, la guerre des Balkans, l’Irak un et deux, la Tchétchénie, le Darfour, le Vietnam, Pol Pot, Staline, Beria, Sétif 45, guerre d’Algérie version colons, guerre d’Algérie version salafiste, cartel de Medellin, Afghanistan, Talibans, Bush, boucherie, l’ordre tellement identique, tellement misérable, tellement stupide que l’ordre chronologique abdique devant l’intenable ressemblance du gâchis. Une paix pour envisager à tête reposée la guerre, la guerre pour réclamer la paix, puis la paix puis la guerre jusqu’à ce qu’apocalypse s’en suive. La mémoire pour quel passé, pour quel devenir ?

La mémoire un repère a redéfinir, une leçon à retenir, une prière à exaucer, une peine à proscrire, la mémoire simplement la preuve que nous n’avons jamais rien compris à la chance d’être en vie, à la chance d’aimer et d’être aimer. »

Je reprends ici les commentaires qu’a donnés Yasmina Khadra à la suite de questions qui lui ont été posées.


La littérature est le dernier salut qui reste à l’humanité. Nous sommes entrain d’assister à l’invasion dévastatrice de la télé, de la désinformation, de la manipulation politique. Le seul endroit où un homme pourrait rester libre c’est le livre. Si le livre se charge de la mémoire peut être qu’il est capable de lui donner un sens. Pour moi la littérature c’est d’abord la thérapie de la banalité, c’est la thérapie de la réalité, et donc à travers les livres on peut comprendre, on peut devenir un peu plus tolérant, un peu plus attentif aux autres. Mais je ne sais pas si le livre est capable de rester ce meilleur compagnon de l’homme. That is the question. Je ne sais pas, moi j’écris que je suis très heureux d’avoir la chance d’être éduqué, mais ne je suis quelque part au sein d’une minorité et la mémoire ne peut pas survivre à une minorité.


Moi je pense que l’homme a inventé la langue pour dire et ses bêtises et son génie. Tout peut se dire dans toutes les langues. Ce n’est pas le français ou l’arabe ou le chinois qui décide de quelle manière on peut s’exprimer ou raconter une histoire. Moi je rêvais d’être poète, en arabe. Je suis un arabisant de formation, toutes mes études je les ai faites en arabe, même mes études supérieures militaires. Je voulais devenir un poète parce que pour moi la littérature ce n’est pas une question de langue c’est une question de verbe et dans la poésie c’est le verbe arabe qui est au summum, c’est l’octave supérieure de l’écriture. Moi je ne peux pas imaginer un poète Chinois ou Américain plus fort qu’un poète Arabe, je ne peux pas le concevoir. J’ai découvert aussi, lorsque j’avais décidé de devenir romancier, je crois que la langue qui se prête le mieux, la langue magnifique du roman, c’est la langue française. Comme j’avais des ambitions j’ai choisi la langue française. J’aime cette langue. Au début quand j’ai présenté mes poèmes à mes professeurs d’arabe c’était l’humiliation, et quand j’ai découvert Albert Camus ça a été le choc de ma vie. Ce qui est extraordinaire c’est que j’ai trouvé à travers la langue d’Albert Camus, qu’on peut être simple, transparent et capable de rendre accessible à tous, la complexité des êtres et des choses. Et je crois que la langue française se prête parfaitement à cette aspiration, à cette ambition.


En réponse à une question sur le rapport de la violence et du sacré Khadra répond : Je suis musulman pratiquant et je ne crois pas que la violence relève du sacré. La violence relève du diable et le dieu qui parle de violence est un diable. La violence est ce qu’il y a de plus bestial chez l’homme. J’ai dit dans ‘‘L’attentat’’ que si on veut accéder à la maturité il faut s’imposer cette formule, ‘‘ il n’y a rien au-dessus de ta vie et ta vie n’est pas au-dessus de celle des autres.


samedi, juin 09, 2007

57- 1° Assises du roman, Lyon : LA CRITIQUE EN DEBAT

De nombreuses rencontres eurent lieu depuis le lundi 28 dans le cadre de ces premières assises internationales du roman (Air), avec la présence d’auteurs Américains (Russell BANKS, Rick MOODY), de Britanniques (Tarik ALI, Tobias HILL, James FLINT), Italiens (Giuseppe CULICCHIA), Français (Leslie KAPLAN, Marie DESPLECHIN, Benoîte GROULT)…

Certains de ces auteurs sont intervenus lors de thèmes tels que « littérature et engagement : le pouvoir des mots », « le roman : miroir social », « douleurs de l’âme, douleurs du corps », « le roman familial »…

La première des trois rencontres auxquelles j’ai assisté s’intitule « la critique en débat » animée par Franck NOUCHI (Le Monde), en présence de Nathalie LEVISALLES (Libération) Joan ACOCELLA (The New Yorker, Etats-Unis) Ina HARTWIG (Frankfurter Rundschau, Allemagne) Patrick KECHICHIAN (Le Monde des livres) Isabelle RUF (Le Temps, Suisse). La rencontre s’est tenue devant environ 120 personnes. Et la question de départ était de connaître la place de la littérature et de la critique dans la presse écrite qu’à la télévision.

Chacun présente la situation de la presse et sa relation aux livres. Je précise que je n’ai pu malheureusement prendre note de l’intervention de Joan ACOLELLA (The New Yorker), excellente semble-t-il, car ne disposant pas alors de la traduction simultanée. Ina HARTWIG (Frankfurter Rundschau, Allemagne) dit - en français- que les responsables de journaux ne comprennent pas les critiques littéraires. Ils veulent que l’on présente des portraits populaires, plutôt des écrivaines, plutôt jeunes, plutôt jolies… Dans les maisons d’éditions en Allemagne on se plaint car le livre se vend moins. Cela est dû à la crise économique que tout le monde dit qu’elle est aujourd’hui passée, alors espérons. Cette situation fait que la critique littéraire à du mal à se positionner.

Le modérateur (Franck NOUCHI, Le Monde des livres) se félicite qu’il y a en France une spécificité liée au jeudi. Ce jour-là paraissent en France dans un certain nombre de quotidiens et d’hebdomadaires, les suppléments consacrés aux livres : La croix, L’Humanité, Libération, Le Monde, Le Figaro… Tous les jeudis on parle de livres.

Natalie LEVISALLES (Libération) relate son expérience dans ce quotidien. On a fait remarquer ici dit-elle que le jeudi très souvent la première page du Cahier des Livres du Monde, de Libération, du Temps sans doute, portaient sur le même livre. C’est souvent vrai et faux. A Libération cela est souvent présenté sous forme de critique, c’est ce que les journalistes non critiques littéraires et des lecteurs ont tendance à dire : « vous écrivez tous la même chose, sur le même livre alors que des centaines de livres sont publiés ». Il arrive aussi qu’on nous ‘‘reproche’’ d’être élitiste et de parler des livres qui intéressent peu de monde.
La journaliste dit recevoir de très nombreux livres de littérature. Un tri est difficile, il se réalise dit-elle compte tenu des éditions et des éditeurs qui nous intéressent plus que d’autres. Puis il y a la quatrième de couverture : l’auteur, le résumé. Puis on feuillette le livre, une fois, une deuxième… A chacune de ces étapes on en élimine. Nous nous retrouvons avec une dizaine de livres qui semblent intéressants. Nous en lisons deux à cinq par semaine afin de rédiger au final un article sur un livre. C’est ainsi que s’effectuent les choix.
Ensuite c’est à l’équipe du Cahier livres et compte-tenu des goûts de chacun, de choisir plutôt tel écrivain, plutôt originaire de tel pays, plutôt telle école littéraire…
Natalie L. évoque la question des pressions que subissent les critiques littéraires : pressions de la direction du journal, forte dans certains journaux, moyenne dans d’autres, ou n’existe pas.
Il y a aussi l’inscription de la critique littéraire dans un plan marketing. J’imagine dit-elle que c’est ce que souhaitent les responsables commerciaux des maisons d’édition. Mais personne ne nous y oblige.

Isabelle RÜF (Le Temps, Suisse) précise qu’elle parle de la partie francophone de la presse suisse. Celle-ci est très orientée vers la France. Notre supplément culturel a la chance de bien résister à l’érosion. Nous avons cinq et plus de pages, cela nous permet de traiter d’une vingtaine de livres par semaine. Nous recevons les mêmes livres que les critiques français, ou un peu moins car les petites maisons d’édition nous parviennent plus difficilement pour des raisons économiques. Mme RÜF précise qu’une sorte d’obligation leur est faite pour le choix de livres parus en Suisse. Elle se dit frappée par la similitude des choix des livres par les critiques littéraires Français et Suisses, choix de qui se ressemblent.

Le modérateur soulève la question de la bonne et mauvaise lecture d’un livre dont on traite. Il cite M. BLANCHOT qui s’interrogeait sur sa capacité à bien lire des livres, à partir du moment où il savait qu’il allait en faire une critique. Il disait que dans ces cas-là on se pose sans cesse la question ‘‘qu’est-ce que je vais bien pouvoir écrire’’. La manière de lire des livres est centrale ajoute F. NOUCHI, ainsi que le temps dont on dispose pour lire.

Ina HARTWIG dit que cela dépend, car il y a des livres qui se révèlent à vous dès qu’on les ouvre. Parfois, certains nous captent mais il nous faut beaucoup de temps pour les traiter, alors on laisse tomber. Elle dit que dans son journal on n’a pas le temps ni l’espace pour expliquer qui est tel ou tel auteur célèbre, nous écrivons ajoute-t-elle pour des lecteurs connaisseurs. Dès que je sais que je vais écrire sur un livre, je prends mon temps. Je lis plus lentement et j’essaie d’intérioriser tout le livre pour qu’il se répande en moi. Une fois que la critique est faite je passe à un autre.
Il faut noter que tous les participants ont trouvé cette formule magnifique : je lis pour que le livre se répande en moi.

Mme RÜF soulève la question de la courte durée du livre, ce qu’elle semble regretter, dans la mesure où les livres ne vivent que quelques mois car ils sont remplacés par de nouveaux. Les livres arrivent périodiquement par centaines dit-elle.

Natalie LEVISALLES dit avoir perdu du plaisir de lecture, depuis que l’essentiel de son activité de journaliste consiste d’écrire sur les livres et les écrivains. Elle dit qu’elle ne peut plus s’interroger et s’oublier dans un livre comme auparavant lorsqu’elle était simple lectrice de base. On n’aborde pas de la même manière un livre quand on est simple lecteur (on se laisse aller) ou critique spécialisé (on est toujours en alerte).

Patrick KECHICHIAN (Le Monde des livres) attire l’attention sur la différence à faire entre la lecture de plaisir et celle qui est utilitaire. Dans notre métier dit-il la question principale c’est évidemment celle du temps que l’on peut consacrer à un livre. C’est en même temps une contrainte douloureuse et en même temps nécessaire.
Dans un service littéraire, se déversent des centaines de livres. Il se passe quelque chose de magique, c’est à dire que certains livres viennent à vous et d’autres non. Le livre est doué d’un certain mouvement propre, il s’agit de prêter accueil à ce moment. Il ne faut pas se fermer au livre qui est animé lui-même de ce mouvement.
Le travail d’écriture ajoute P. KECHICHIAN est un prolongement direct de la lecture. Depuis que je fais ce métier je ne lis plus qu’en écrivant et je n’écris plus qu’en lisant. Le moment de l’écriture est inscrit et toujours, déjà présent dans le mouvement de la lecture…
N. LEVISALLES dit ne pas se considérer comme une critique littéraire. Elle se définit comme journaliste uniquement. Il se trouve dit-elle que je me suis spécialisée dans les livres et les auteurs. Je considère que mon travail appartient au domaine de la presse et du journalisme et pas au domaine de la littérature. Je vais vous choquer continue-t-elle, je dis que mon métier ce n’est pas de faire vendre des livres mais celui de faire vendre mon journal. Je veux dire que mon métier est d’essayer d’écrire des articles qui intéressent les lecteurs.

(A compléter).

dimanche, juin 03, 2007

56- 1° Assises internationales du roman- Lyon 30 mai - 03 juin 2007

Dimanche soir. Je viens de rentrer de Lyon. J'y suis monté vendredi. J'ai assisté à trois rencontres. Chacune a traité d'un thème.
La critique en question
Littérature et trauma
La matière JE.

Je reviendrai dans le détail sur ces journées.